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Lien entre le système des cannabinoïdes et la sclérose en plaque

 

  1. Amélioration par les cannabinoïdes de la fonction motrice 

 

Tout d’abord, on remarque que les cannabinoïdes retardent ou diminuent les symptômes de la maladie de la SEP. Il a été démontré que les endocannabinoides, molécules endogènes qui fixent et activent les récepteurs CB1/2, régulent la libération de cytokines et la migration de cellules immunitaires. 

En effet, les récepteurs aux cannabinoïdes CB1 et CB2 sont couplés aux protéines G (GPCR = G protein coupled receptor). 

L'activation de ces récepteurs conduit a son tour à l'activation des protéines G.

Il existe plusieurs types de protéines G. Dans le cas des CB1 et CB2 on les retrouvent associées aux protéines G inhibitrices (Gi), c'est a dire qu’elles  inhibent l’activité de l'adenylate cyclase .

 

Pour comprendre les mécanismes de la maladie et étudier les effets des cannabinoides, les chercheurs ont développé des modèles de la maladie sur des animaux. Un de ces modèles de la maladie est l’injection de virus de Theiler (TMEV). L’injection de ce virus chez les rats va reproduire les symptôme de la maladie de sclérose en plaques sur des rats.

Dans ce modèle, on observe une diminution d’endocannabinoïdes dans le cerveau. Les récepteurs CB1/2 sont donc moins actifs. Pour rétablir l’activité de ces récepteurs, les chercheurs ont administré aux rats des cannabinoïdes synthétiques WIN 55212-2, ACEA, et JWH-015 (activateurs des CB1/2). Par ce traitement, ils observent de façon significative une amélioration des déficits neurologiques  dès le lendemain du traitement et qui perdure jusqu’à 25 jour après le traitement.

 

Ceci est démontré par le graphique suivant:  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Amélioration par les cannabinoïdes de la fonction motrice (fonction qui est endommagé par la maladie) 

 

 

Ces résultats suggèrent que l’activation seulement des CB1 ou seulement des CB2  soit suffisante pour rétablir la fonction motrice, affectée par la maladie.

Contrairement au CB1, l’activation de CB2  n'est pas associée à des effets psychoactifs. Par conséquent, le ciblage de CB2 avec des agonistes sélectifs pourrait être un moyen plus attrayant pour traiter la SEP.

 

2.  Mécanismes biologiques des cannabinoïdes et le rôle important des CB2

 

Le récepteur CB2 exprimé par les cellules T pathogènes est essentiel pour le contrôle de l'inflammation associée à la pathologie. Des cellules T déficientes en CB2 dans le SNC des animaux malades présentent un niveau réduit d’apoptose (mort cellulaire), soit un taux de prolifération plus élevé et une production accrue de cytokines inflammatoires, ce qui entraîne des symptômes cliniques plus grave.

L'effet immunosuppresseur de l'activation de CB2 a également été soutenue par des études avec des agonistes sélectifs de CB1/CB2 / antagonistes On remarque alors que l'effet thérapeutique de WIN55212 -2, un agoniste non sélectif CB1/CB2, peut être bloqué par l'antagoniste spécifique des CB2 (SR144528), mais pas par l'antagoniste des CB1 (SR141716A).

JWH -015, un cannabinoïde qui active uniquement les CB2, réprime l’activation de la microglie. La microglie est un autre type cellulaire trouvé dans le cerveau. Ces cellules sont associées à des réactions inflammatoires. Comme les cellules T elles libèrent de molécules pro-inflammatoires telles que les cytokines et expriment les CB2.

L’administration de HU- 308, un agoniste des CB2 entraîne aussi l'amélioration des symptômes de la pathologie et réduit l’activation de microglie. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légende :

 

sham= Souris saines

 

Vehicle (Placebo)= Souris malades ayant reçu des

injections de placebo mais pas de cannabinoïdes

 

WIN = Souris traitées par le WIN qui est agoniste (molécule qui active) des récepteurs aux cannabinoïdes (CB1 et CB2)

 

JWH = Agoniste spécifique des récepteurs CB2 

 

 

 

Les cannabinoïdes diminuent le nombre de microglies/macrophages (cellules impliquées dans la réaction inflammatoire) représentées en vert

Quantification du nombre de cellules microglies/macrophages

Les cannabinoïdes restaurent la remyelination

D'après les information apportées par ces graphiques, les récepteurs CB2 sont exprimés sur les cellules T pathogènes et sur les microglies. De part cette configuration, les CB2 ont un rôle de régulation de l’inflammation et dans l’hyperactivation des microglies. Par des approches génétiques (délétion du gène pour le récepteur au CB2 : CB2 -/- = CB2-KO) et pharmacologiques (ex : JWH est un agoniste qui se lie spécifiquement au CB2 et pas au CB1) on a donc pu montrer l’importance de CB2 dans la régulation des symptômes de la maladie.

 

Conclusion :

 

Cette publication, montre que les cannabinoïdes sont un traitement prometteur et à prendre en considération pour la maladie de la sclérose en plaque. Cependant, il faut avoir de la retenue car cette publication est réalisée chez les animaux et non chez les hommes, de plus ces animaux n’ont pas la maladie de la sclérose en plaque mais ils sont un modèle de cette maladie. Les chercheurs essaient donc de reproduire les symptômes de cette maladie chez les animaux.

 

 

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